Thème : Santé Sexuelle et Reproductive

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Dans le système de santé, le confinement, la peur du virus et l’urgence d’y faire face, a généré un accès différentiel aux soins pour des personnes déjà isolées et vulnérables.

On a constaté une chute des urgences, le dépistage tardif des cancers, des retards dans la prise en charge de pathologies chroniques, un accès plus difficile aux IVG et aux suivis péri et post nataux. Tandis que les mesures interdisaient paradoxalement aux médecins généralistes de soigner leurs patient·es s’ils semblaient atteint·es de la covid. Les examens médicaux ont en effet été pour la plupart postposés ou annulés, sans tenir compte d’une échelle des urgences, ou des soins indispensables.

La santé sexuelle et reproductive reste un espace de tensions et de rapports de pouvoir entre les femmes et les structures de santé. Le protocole du suivi prénatal a été réduit à son minimum, tandis que le post-partum, une période souvent bien difficile à vivre pour les femmes et négligée d’un point de vue médical, a semblé être encore plus vite évacué qu’à l’ordinaire.

Cette crise dévoile l’importance du Care, du prendre soin : l’importance du contact visuel, du contact physique, d’être entendu·es, d’être compris·es dans nos besoins.

Encore aujourd’hui, les femmes sont garantes du désir des hommes, mais comment alors nourrir et investir leur propre désir ? Pourquoi le manque de désir est-il problématique chez les femmes ? La meilleure recette ne serait-elle pas d’être capable d’aimer son corps, de le connaître et de le comprendre ?

Le fait d’oublier de prendre soin de la relation sexuelle conjugale est lié à différents enjeux individuels et sociétaux, notamment aux rapports de domination plus ou moins invisibles qui masquent parfois la sécurité nécessaire pour partager cette intimité et pour en profiter pleinement.

Comment dès lors les couples « érotiques » démystifient les mythes, se respectent dans leur propre rythme et partagent une intimité puissante, où il n’est pas question de performance … ?

Le confinement nous a obligé à supprimer certains de nos projets, et a permis d’en créer d’autres. La réalisation d’un podcast par le Réseau wallon pour la Santé des femmes, suite à une récolte de témoignages, par téléphone ou via le net, nous a donné la possibilité de relayer des situations personnelles qui ont toutes en commun de rendre visibles des dimensions de la vie qui affectent particulièrement les femmes et qui sont à comprendre dans des rapports sociaux inégaux, notamment en termes de genre.

Le fait de nous retrouver, même virtuellement, autour d’un projet commun et de donner du temps à des femmes de mettre des mots sur ce qu’elles vivaient et sur leurs émotions, a déjà donné du sens à notre démarche.

Malgré la « révolution sexuelle »  et une nouvelle vague du féminisme qui met en lumière le clitoris comme nouvel étendard, le plaisir féminin semble rester une difficulté pour plus d’une femme. Le corps des femmes et leur possibilité de jouir librement seraient peut-être plus entravés qu’on nous le laisserait croire ?

 

La prostitution repose-t-elle sur un véritable consentement ou est-elle le résultat d’une domination économique et patriarcale ? Sur quoi nos représentations collectives sont-elles fondées ? Pour protéger les femmes, faut-il l’abolir ou donner plus de droits à celles qui l’exercent ? Les militant·es abolitionnistes voient la prostitution comme une violence en soi sur le corps des femmes, tandis que certaines personnes prostituées se reconnaissent comme des travailleur·ses du sexe et revendiquent une réglementation de travail.

Même si la pratique de l’ensemble des IVG a été renvoyée pendant le confinement auprès des plannings familiaux et des centres extrahospitaliers, s’y rendre pour les femmes ne fut pas chose aisée. Et ce également, dans le contexte de la proposition de loi d’une dépénalisation totale de l’avortement et d’un élargissement des conditions d’accès … quatre fois reportée au Conseil d’Etat !

 

Près de cinquante ans après la sortie du livre « Our bodies, ourselves[1] », référence du mouvement pour la santé des femmes, pour leur autonomie et dans la critique d’une surmédicalisation paternaliste et sexiste, des initiatives de self-help et d’auto-gynécologie ont fleuri ces dernières années, avec de nouvelles réflexions et analyses… et de nouvelles actions et pratiques.

[1] The Boston Women’health collective, Our bodies, ourselves

Si la pilule colle le plus dans les esprits au mot contraception, le modèle contraceptif focalisé sur celle-ci depuis les années 70 commence cependant à s’effriter. Différentes méthodes accessibles aux femmes sont diffusées… alors que les alternatives masculines, hormis le préservatif et la vasectomie, sont méconnues, en cours de recherche ou pas forcément fiables. C’est aussi ce qu’a révélé le micro-trottoir que nous avons réalisé le 13 novembre 2019 dans les rues de Louvain-la-Neuve sur la responsabilité contraceptive. Pourtant, une prise en charge contraceptive masculine plus importante aiderait à réduire le nombre de grossesses non désirées et d’avortements.

Les hommes semblent vouloir prendre davantage en charge la contraception : illusion ou réalité ? N’est-ce pas aussi le succès de l’utilisation de la pilule chez les femmes qui fait renoncer à chercher une alternative du côté masculin ? La diffusion de la contraception hormonale et plus particulièrement de la pilule contraceptive a eu deux grands effets : elle a permis aux femmes de vivre une sexualité libérée de la crainte continue de la grossesse et elle a entraîné un retournement de la responsabilité contraceptive. On passe ainsi progressivement d’une contraception masculine à une féminisation de la contraception avec un désinvestissement progressif de l’homme.

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